Dîner du lundi 28 juillet 2008.
Un repas improvisé à organiser lundi soir sur Paris. Une envie de découverte, de voyager, de partir à la rencontre d’une adresse inconnue et atypique.
Direction Ozu, restaurant japonais ayant récemment fait l’objet d’un post mémorable d’un Thierry Richard conquis.
Qualifier ce restaurant d’atypique n’est pas usurpé. Situé en contrebas du Trocadero, dans les jardins en bord de Seine, l’entrée est souterraine. Quelques mètres plus loin, vous pénétrez dans le restaurant et êtes immédiatement emporté par des tons chauds et une décoration épurée. L’accueil se fait tout en douceur et gentillesse, sourire à l’appui, ca fait plaisir.
Nous ne sommes pas au bout de nos surprises car si la salle est décorée avec bon goût dans des tons de bois clair, elle affiche quelques paticularités car ne dispose d’aucune fenêtre et se distingue avec cette rangée d’armures de samourais qui vous replongent quelques secondes dans la peau de Tom Cruise dans le Dernier Samourai. Sur la droite, un immense aquarium développe une couleur bleue titillant le turquoise.
Enfin, depuis quelques mois, ce restaurant affiche le nom de Thierry Marx comme inspirateur / sponsor / superviseur culinaire,… appelons cà comme on veut, toujours est-il que non seulement son nom est là mais en plus Thierry Marx himself est assis à quelques tables de nous. Clin d’oeil sympa car nous étions avec GoT début mai chez lui à Pauillac et je ne m’attendais pas à le revoir aussi tôt.
A peine installés, on vous verse un petit peu d’eau chaude sur un semblant de pastille blanche qui se révèle être en fait au contact de l’eau une petite lingette rafraîchissante. Déjà vu mais toujours amusant et surtout utile.
On nous propose un saké « doux » càd 14 à 15° en apéritif. Nous acceptons volontiers et faisons notre choix dans une carte proposant une dizaine de sakés, 9€ les 12 cl. La serveuse réaparrait avec la bouteille, nous propose de choisir notre verre, de petits verres en terre, ronds et de différentes couleurs, et enfin, nous sert.
Floral, doux, quelques notes sucrées, j’avais découvert cela à l’Air du Temps début juillet, je commence à en devenir fan.
Côté menu, les tarifs ne sont évidemment pas donnés. On paie le lieu, le cadre et probablement aussi un peu du nom. Mais si cela suit en cuisine et répond à vos attentes, point de problème à cela.
Nous optons donc pour le menu 6 services à 72€ comprenant 5 plats salés et 1 dessert. Nous rajoutons un boeuf sur plaque pour 2 pour la gourmandise. Côté vins, une petite carte, dizaine de blanc, vingtaine de rouge. Notre choix se porte un très bon Sauvignon néo-zélandais : Spring Creek, Marlborough, 2006. Jeune mais déjà bien affirmé et équilibré.
Pour entamer notre repas, une petite mise en bouche dont je ne me rappelle plus la composition malheureusement mais qui ne cassait rien.
Oeuf, navet, écume au lait d’amande
L’oeuf est très légèrement coulant, presque complètement cuit, le navet est fondant et savoureux. Le nuage de lait d’amande et une vinaigrette accompagnée de quelques pousses d’herbes forment un ensemble harmonieux et réussi.
Thon mariné, riz parfumé aux herbes
Très bonne qualité de thon. Le riz est légèrement parfumé, trop légèrement parfumé peut-être pour ce qui pourrait être pris pour un sushi inversé. Un plat un peu sec, qui manque un peu de relief, de saveurs.
Croustillant de crabe mou, vinaigrette au soja parfumée aux poivrons sansho
Voilà un plat original, qui se mange avec les doigts. Tout se mange, la carapace est décortiquée mais conserve tout de même un aspect croustillant. Caramélisée, cette préparation est une vraie gourmandise, riche en saveurs. Très intéressant.
Bar fumé au saké
Très bon plat. Lorsque le serveur déballe et ouvre le paquet cadeau, c’est un ensemble de saveurs qui s’en dégagent, avec beaucoup de finesse. La qualité du poisson est à nouveau irréprochable, sa cuisson parfaite et les quelques légumes cuits et disposés sous le bar sont excellents. Chaque aliment est parfumé par cette cuisson fumée au saké, un plat à priori « simple » mais qui propose de belles associations de saveurs. Peut-être le meilleur plat du menu.
Sélection de sushis (crevette, thon gras, bar, maquerau laqué, hamachi)
Excellente qualité de poissons. Rien à dire, fidèle à ce qu’on peut attendre d’un sushi à ce niveau de qualité.
Filet de boeuf sur plaque chauffante toban
Très belle qualité de viande qui finit sa cuisson sur cette plaque chauffante. Sauce soja, enokis qui mijotent, les parfums sont présents, les saveurs sont parfaites.
Seul bémol, ce plat est accompagné d’une riz aux carottes et champignons qui n’apporte pas grand chose, pire, c’est un peu sec et sans goût. Dommage, la viande se suffisait à elle-même.
Semi-pris de kumquat et son écume, crémeux et croustillant de chocolat
Fantastique dessert, ce qui est plutôt rare dans ce genre d’établissement. Il convient de tremper la cuillère de kumquat dans le fond du bol, y ramener une onctueuse crème au chocolat parfumée de cette écume de kumquat. Enorme.
Fin du repas, nous avons découvert une belle cuisine, un beau savoir-faire, même si rien de révolutionnaire comparé à d’autres japonais haut de gamme sur Paris. Peut-être une cuisine un peu plus juste, millimétrée, précise et des présentations plus travaillées, soignées. Performance par contre sur le dessert qui était absolument fabuleux.
Le cadre joue également en faveur du restaurant car transporte sa clientèle un petit moment hors du temps.
Bref, une belle adresse, recommandable, en sachant toute fois que les prix sont à la hauteur du lieu et de Th. Marx (nous en sommes sortis pour 235€ à 2).
Une chose est certaine cependant, j’y retournerai avec plaisir.
GoTiquement vôtre,
Laurent V