Connaissez-vous … Bruno Verjus ?

Non ? Alors il n’est jamais trop tard pour bien faire…

J’ai eu la chance de rencontrer Bruno grâce au Festival Omnivore au printemps dernier. Depuis nous avons partagé quelques agréables repas ensemble et j’ai pu me rendre compte à quel point Bruno était un homme de goût.

Goût des belles choses, goût des beaux produits, goût pour le talent des autres. Epicurien hors pair, amoureux de la vie et donc des plaisirs de la table, voyageur et curieux, cuisinier talentueux d’une modestie et simplicité touchante, Bruno aime transmettre sa passion des produits, des artisans, des restaurants grâce à sa plume alliant poésie et humour, intelligence et savoir. Il suffit d’aller sur son blog Food Intelligence pour profiter de ses écrits quotidiens souvent concis et directs, toujours pertinents.

Ce jeudi 8 octobre 2009 était un jour important. Car témoin de la sortie officielle de son dernier ouvrage : « Recettes pour ma femme », cuisine d’amour et d’humeurs. Tout est dit.

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Illustré par Irina Volkonskii, ce livre recense 52 recettes, pour vous Monsieur, oui, j’ai bien dit vous Monsieur, qui cherchez à surprendre, séduire ou tout simplement faire plaisir. Des recettes simples et savoureuses, savamment élaborées et testées par Bruno, répondant chacune à une envie, à un contexte ou à une situation…  

Ma femme a des idées noires.. Boudin noir croustillant, baies de cassis crues et cuites

Ma femme est fatiguée… Croq’sardine

Ma femme adore les épices… Bœuf dans la rizière

Ma femme fait ses bagages… Potimarron chaud

Absolument jouissif dans son écriture légère et poétique, souvent drôle et totalement gourmand, détaillé et pédagogique dans son approche, voilà le livre qu’il nous manquait à nous les hommes à l’écoute de nos chères et tendres.

Quand à vous Mesdames, vous savez ce qu’il vous reste à faire…

Laurent

Recettes pour ma femme, cuisine d’amour et d’humeur, par Bruno Verjus, aux Editions Alternatives, disponible dans toutes les librairies ou sur Amazon.

50 best restaurants… the video.

Une petite vidéo afin de clore le chapitre sur cette édition… y’avait du beau monde (l’humilité et l’émotion de René Redzepi est réellement palpable, même touchante je trouve). Enjoy.

The world’s 50 best restaurants

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Petite parenthèse entre 2 posts nippons : le palmarès 2009 des 50 meilleures tables du monde a été communiqué ce jour.

Et comme dans chaque classement (ou guide), on trouve à dire et redire, satisfait de la présence de certains ou surpris par l’absence d’autres :

1 El Bulli, Spain (=)
2 The Fat Duck, U.K. (=)
3 Noma, Denmark (+7)
4 Mugaritz, Spain (=)
5 El Celler de Can Roca, Spain (+21)
6 Per Se, U.S. (=)
7 Bras, France (=)
8 Arzak, Spain (=)
9 Pierre Gagnaire, France (-6)
10 Alinea, U.S. (+11)
11 L’Astrance, France (=)
12 The French Laundry U.S. (-7)
13 Osteria Francescana, Italy (New Entry)
14 St. John, U.K. (+2)
15 Le Bernardin, U.S. (+5)
16 Restaurant de l’Hotel de Ville, Switzerland (+11)
17 Tetsuya’s, Australia (-8)
18 L’Atelier de Joel Robuchon, France (-4)
19 Jean Georges, U.S. (-2)
20 Les Creations de Narisawa, Japan (New Entry)
21 Chez Dominique, Finland (+18)
22 Ristorante Cracco, Italy (+21)
23 Die Schwarzwaldstube, Germany (+12)
24 D.O.M., Brazil (+16)
25 Vendome, Germany (+9)
26 Hof van Cleve, Belgium (+2)
27 Masa, U.S., (Re-entry)
28 Gambero Rosso, Italy (-16)
29 Oud Sluis, Netherlands (+13)
30 Steirereck, Austria (New Entry)
31 Momofuku Ssam Bar, U.S. (New Entry)
32 Oaxen Skaergaardskrog, Sweden (+16)
33 Martin Berasategui, Spain (-4)
34 Nobu U.K. (-4)
35 Mirazur, France (New Entry)
36 Hakkasan, U.K. (-17)
37 Le Quartier Francais, South Africa (+13)
38 La Colombe, South Africa (Re-entry)
39 Asador Etxebarri, Spain (+5)
40 Le Chateaubriand, France (New Entry)
41 Daniel, U.S. (=)
42 Combal Zero, Italy (Re-entry)
43 Le Louis XV, France (-28)
44 Tantris, Germany (+3)
45 Iggy’s, Singapore (New Entry)
46 Quay, Australia (New Entry)
47 Les Ambassadeurs, France (-2)
48 Dal Pescatore, Italy (-25)
49 Le Calandre, Italy (-13)
50 Mathias Dahlgren, Sweden (New Entry)

et voici les 50 suivants …

51 Zuma, China
52 Marcus Wareing at the Berkeley, U.K.
53 Spondi, Greece
54 L’Arpege, France
55 L’Atelier de Joel Robuchon, China
56 Hibiscus, U.K.
57 Aqua, Germany
58 Le Gavroche, U.K.
59 Chez Panisse, U.S.
60 Les Amis, Singapore
61 El Poblet, Spain
62 Maison Pic, France
63 Cafe Pushkin, Russia
64 Le Meurice, France
65 Bukhara, India
66 Varvari, Russia
67 Schauenstein, Germany
68 RyuGin, Japan
69 La Maison Troisgros, France
70 Wasabi, India
71 The River Cafe, U.K.
72 Enoteca Pinchiorri, Italy
73 Le Cinq, France
74 Allegro, Czech Republic
75 Quintessence, Japan
76 Restaurant Dieter Mueller, Germany
77 Geranium, Denmark
78 Caprice, China
79 Jardines, South Africa
80 Amador, Germany
81 Biko, Mexico
82 L’Atelier de Joel Robuchon U.S
83 Fasano, Brazil
84 Mozaic, Bali
85 Obauer, Austria
86 Alain Ducasse au Plaza Athenee, France
87 L’Ambroisie, France
88 Maison Boulud, China
89 De Librije, Netherlands
90 Babbo, U.S.
91 Maze, U.K.
92 Zuma, U.K.
93 Manresa, U.S.
94 Pier, Australia
95 De Karmeliet, Belgium
96 Aubergine, South Africa
97 Bo Innovation, China
98 Rust en Vrede, South Africa
99 Del Posto U.S.
100 Reflets par Pierre Gagnaire, UAE

Pour cette édition, je ne peux évidemment que me réjouir pour Noma, une adresse qui m’est particulièrement chère, où j’ai vécu quelques uns de mes plus beaux repas et qui propose à chaque visiteur de partager une véritable tranche de vie, faite d’émotions, de gourmandise, de découverte, d’humanité. Mention spéciale aussi pour Geranium (toujours à Copenhague) qui entre dans ce Top 100.

Le Fat Duck reste dans mon trio de tête également. Ravi aussi de constater la progression d’Alinéa qui figure au firmament de mes plus beaux repas.

Autre verdict : l’Espagne respire la forme, plus que jamais. Heureux aussi de lire qu’Oud Sluis ou Hof van Cleve continuent de récolter les suffrages.

Cette année, et cela pour la première fois, le classement affiche enfin des tables asiatiques (chinoise et japonaise), on ne pouvait plus occulter l’émergence de cette cuisine au niveau international. De fait, plus aucun continent n’est maintenant oublié, et même si l’Europe et les Etats-Unis continuent de « dominer », on assister à l’émergence de tables de pays peu ou pas habituées aux honneurs des guides (Tchéquie, Inde, Grèce, Scandinavie…).

Difficile enfin de ne pas constater le stand-by voir la régression des « grandes » tables françaises : seuls Bras et L’Astrance se maintiennent – et c’est heureux – mais on parlerait presque d’exception.

Quelques absences inconcevables qui démontrent comme à chaque fois les limites d’un tel exercice : où est L’Arnsbourg ? Où est Savoy ? Où sont les jeunes tables belges et françaises (en dehors du Chateaubriand et du Mirazur) qui délivrent une cuisine n’ayant rien à envier aux « grands » ?

Choisir c’est renoncer, et comme à chaque fois, ce classement s’avère tantôt plaisant, tantôt frustrant… on devrait finir par le savoir pourtant.

Laurent V

Les Gouttes de Dieu

Je ne suis pas spécialement fan de BD et encore moins de mangas.

Alors quand une amie bienveillante et aux avis forts recommandables me prête 3 mangas qu’elle me conseille de lire sans préjugés aucun, je me prête au jeu avec plaisir, d’autant que le thème concerne le vin.

Cela s’appelle Les Gouttes de Dieu, édité chez Glenat, et j’ai trouvé cette série simplement extraordinaire. Ayant dévoré les 3 premiers tomes en quelques heures, je me suis empressé d’acheter le 4ème sorti tout récemment.

 

Quelques mots sur l’histoire : Lorsque le prestigieux œnologue Yutaka Kanzaki décède, son testament est clair : son extraordinaire cave reviendra à celui de ses deux fils qui résoudra 12 énigmes concernant 12 vins. Il découvrira alors un 13e et mystérieux vin, inconnu de tous, surnommé « Les Gouttes de Dieu ». Une chasse au trésor sous forme d’enquête policière va confronter les deux frères aux caractères et parcours opposés… Mystères et investigations se succèdent autour des crus les plus prestigieux, pour les deux frères ennemis qui se livrent à une véritable course-poursuite. Au travers de cette affrontement, le scénario conduit le lecteur dans une découverte de l’univers du vin, son langage, ses particularités, ses traditions.

Après quelques pages seulement, on entre dans le vif du sujet à la rencontre de flacons aussi réputés les uns que les autres : Richebourg, Cros-Parentoux, … ce scénario mêlant fiction et vins bel et bien réels est totalement captivant. Et on n’y présente pas que des vins hors de prix : Boyd-Cantenac, Saint-Cosme, Marsannay de Lécheneaut sont entre autres de la partie : on voyage de région en région, quittant même la France par moment.

Outre l’histoire talentueusement commentée et dessinée, chaque tome présente aussi quelques éléments pédagogiques, qui n’apprendront évidemment rien aux professionnels, voir très peu aux amateurs passionnés, mais permettent de faire un lien pertinent avec les vins qui apparaissent dans un tome.

Une quinzaine de tomes sont prévus et j’attends déjà impatiamment le suivant.

Depuis cette découverte, j’ai l’impression que ma manière d’aborder un vin s’est vu modifiée, peut-être moins tournée vers les côtés techniques d’une dégustation et d’avantage axée sur le plaisir, l’émotion procurée par le liquide en question.

Alors bien évidemment, il fallait tenter un vin abordé de près ou de loin dans ces mangas, ou du moins une famille de vigneron qui y est mentionée. C’est ainsi que j’ai dégusté cet Echézeaux Grand Cru 1999 du bourguignon Jayer-Gilles hier soir à l’Agapé.

Un moment de ma vie que je ne suis pas prêt d’oublier. Belle puissance, petites touches animales, tabac voir chocolatées, mais surtout une expression de fruits mûrs, dense, un équilibre parfait offrant une longueur en bouche enivrante. Un concentré d’émotion me concernant, instant magique, assurément l’une de mes plus belles bouteilles récemment dégustées, … et qui en appelle d’autre.

GoTiquement vôtre,

Laurent V